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    Comment obtenir une base D/S ?

    Il est vrai que l'on n'entre pas dans le D/S comme dans un bar, même si certains peuvent dire le contraire. Mais cela est-il forcément une expérience de qualité ? Pour ma part ce ne fut pas le cas.
    Alors que faut-il ? Voici mon point de vue.
    Commençons par l'indispensable : avoir un esprit prêt à l'accueillir. Ce qu'il faut être pour se préparer c'est tolérant, respectueux, à l'écoute et capable de parler un vocabulaire spécifique. 

    Le vocabulaire est un des facteurs les plus importants car il vous permet d'être compris. Tout d'abord, il faut savoir manipuler le tutoiement et le vouvoiement à bon escient. Cela vous permettra d'être remarqué positivement et d'obtenir un respect immédiat (petit conseil vouvoyez tout le monde si vous n'êtes pas sûr de votre place, les personnes sérieuses vous feront la remarque gentiment sur la façon dont vous devez vous adresser à eux.)
    Confiance en soi et instinct sont de rigueur aussi, avec un zeste de courage, pour faire le premier pas. Il n'est pas nécessairement obligatoire que vous preniez place en tant que sub ou Dom mais vous devez avoir un petit avis sur le style de relation qu'est la D/S et une envie de le découvrir ou de le partager. (La D/S est plus mentale que le S/M et moins traditionnaliste que le monde de Gor).

    Vous qui prenez du temps pour me lire, je vais vous donner un exemple qui est ma propre expérience.
     
    Tout commence, on pourrait dire, à la grande section de maternelle. Je sais c'est très tôt mais c'est mon souvenir le plus lointain ayant un rapport.
    Que s'est il passé ? Je me faisais scotcher la bouche pour me taire et puisque c'était une punition, cela avait un aspect humiliant mais vous verrez le rapport un peu plus tard. 
    Nous passons à l'âge de 8 à 12 ans. Je suis un fan de Batman et de toutes histoires où le héros sauve une fille et bat les méchants. Bizarrement le rouleau adhésif m'a beaucoup servi dans ces jeux. Je ligotais ma partenaire jouant la fille captive. On peut dire que cela me plaisait énormément et, bien sûr, je recommençais encore et encore sans en connaitre la raison on peut dire. Dans cette tranche d'âge on ne se rend pas encore compte de ce qui peut nous exciter. 

    12 ans, l'âge de la découverte. Je m'aperçois de mon excitation en me surprenant en train de revisualiser des scènes de films avec des femmes attachées ou encore à chercher des B.D. noires à la bibliothèque montrant ça. Malheureusement je ne suis pas le seul à m'en apercevoir ni à le comprendre. Mes parents, n'y connaissant strictement rien prennent peur. Mais laissons ça de côté. Avec un peu plus de maturité que couramment à mon âge et une certaine logique, je fis le rapprochement entre mon fantasme et le S/M. Mes recherches se sont donc axées sur la base : le B.D.S.M.

    Au fil de mes nombreuses recherches à la bibliothèque, aux archives, dans les  films et les dictionnaires (pour traduire certains mots en anglais), je n'ai pas eu beaucoup de résultats et finalement, à 14 ans, je découvre "Histoire d'O" de Pauline Réage, décrit, par certains, comme la bible du B.D.S.M.
    Cette œuvre m'a fait accepter plus facilement l'image que j'avais de ma libido qui était, jusqu'à présent, restreinte à la vision médiatique et S/M, très exagérée, de l'ensemble du B.D.S.M.

    15 ans, les joies du 56K et des débuts de l'internet pour les particuliers en France.
    Mon fantasme prend un nom "bondage".
    Grâce à certaine pages et forums je me sens enfin normal.
    Pourquoi "normal" ? Imaginez qu'à la fin d'une masturbation vous vous dites que ce n'est pas normal, que vous êtes tarés. Je me disais ça, du fait du monde extérieur et de ma famille qui présentaient ça comme quelque chose d'anormal et imposaient leur vision du "normal" visant à encadrer les comportements sexuels.

    16 ans, contraint de voir un psy, principalement pour mon "anomalie", nous passons 30 mins à discuter de mon fantasme, ce que je comptais faire avec, etc.
    J'obtiens, au final, un "Je ne peux rien faire pour vous" et surtout un "vous êtes normal". Cela m'est apparu comme inutile et, pourtant, m'aida à changer le regard que ma famille portait sur moi et, surtout, renforça ma confiance en moi. Deux années suivent qui n'ont servi qu'à ma collecte de sites, photos, vidéos et contacts. Ainsi, je vais passer à la pratique.

    18 ans, 10 ans de découvertes et de compréhension sont passées.
    Je suis maintenant devant le fait accompli.
    Je voulais vivre ça, sentir la sensation du touché, le plaisir de la chair. Pourtant je suis perdu, je ne savais pas qui j'étais. Soumis ou Dominant, je n'en avais aucune idée, la seule chose que je savais c'était que j'appartenais à ce monde et que je voulais le rejoindre.
    Heureusement, mes deux dernières années avaient porté leurs fruits. J'avais souvent discuté avec Maitresse Nathalie au téléphone et sur internet, maintenant j'étais convié à la rencontrer.
    Nous avons parlé longuement et elle décida de me former, me proposant donc d'être observateur.
    Très vite mon statut changea, elle me voulait, mon esprit lui plaisait. Alors elle profita d'un moment d'innocence, peut-on dire, et je devins soumis.
    Je m'alignai avec les autres, collier verrouillé, à genoux, avec pour seul habit un short noir.
    Je fis donc l'expérience D/S avec elle en tant que soumis, mais nous entretenions une relation un peu plus poussée qu'avec mes deux frères.
    J'avais un certain privilège, celui de l'assister pendant certaines soirées et d'échanger des idées qui, avec un certain recule, me font comprendre qu'elle cherchait à me faire répondre en tant que Dominant.
    Six mois se sont écoulés et elle me rendit la liberté. Comme elle me le disait, elle avait fini de me former et pourtant j'ai senti un grand vide. Un vide ou alors j'étais encore perdu ? Je ne savais l'expliquer.

    Ma relation finit, je n'avais même pas l'idée d'être dominant et, donc, je restais soumis.
    Un jour je prend un verre à Bourge et je croise le regard d'une Miss que j'ai déjà vu une fois durant une soirée où Miss Nathalie m'avait emmené. Elle me rejoint et me parle.
    Elle ne connaissait pas personnellement Miss Nathalie mais m'avait regardé de loin en position à ses pieds, ne bougeant pas d'un pouce. Elle m'expliqua qu'elle appartenait à un autre milieu qui était plutôt S/M.
    Cela m'intriguait et nous échangeames nos coordonnées pour reparler.
    Enfin, de fil en aiguilles, après plusieurs échanges, j'appartenais à Miss Lin, aux origines asiatiques.
    Je ne m'attendais pas du tout à ça et j'avais, durant ma soumission, du mal à supporter certaines séances (les marques ont disparus il y a peu). Surtout, j'avais l'étrange envie de la dominer.
    La relation dura un mois et deux semaines environ.
    Je décidais, alors, de mélanger les deux et me mis au service d'une troisième dominante, Miss Daphné, qui, elle, faisait les deux.
    Pourtant, ça ne dura pas plus d'un mois du fait de mon envie récurrente et insatiable.
    C'était stressant et me perturbait et quand je l'ai avoué à ma Miss elle fut horrifiée et notre relation prit fin.

    Je fis une pause pour faire le point. Je me sentais Dominant et ma soumission m'apparaissait comme un entrainement.
    Je n'étais plus retourné dans le B.D.S.M. depuis un petit temps quand mon téléphone sonna.
    Maitre Philipe voulait connaitre mon parcours plus en détail. Il avait parlé avec Miss Nathalie et celle-ci lui avait présenté mon parcours qui partait tout simplement d'un fantasme de bondage. Cela l'intriguait mais ce que je ne savais pas c'est qu'il avait entendu, de mon ancienne Maitresse, que j'étais un Dominant potentiel et, pour lui, Dominant voulait dire partenaire de ses jeux.

    19 ans, nous avons eu pas mal de discussions mais, bizarrement, je voyais très peu ses soumises et souvent une fille différente. C'était étrange mais je n'osais pas lui poser la question. Je n'étais qu'un observateur à ce moment là. Je voulais être Dominant et prendre une soumise en charge mais je ne pouvais pas me le permettre, je ne me sentais pas encore prêt et, pour moi, il était clair que d'être soumis était plus facile que d'entretenir quelqu'un.
    Il me fit découvrir bien des choses et il avait des idées très intéressantes, cependant, je n'avais pas fait attention à la mise en garde de mon ancienne Maitresse qui ne le sentait pas du tout et m'avait conseillé de m'en éloigner.

    20 ans, 1 ans que nous nous connaissons et partageons, mais, un jour, il voulut me montrer sa soumise depuis plus de six mois.
    C'était une jeune fille de 18 ans du nom de Léa, de taille moyenne, une poitrine d'un bon volume, mince, avec de longs cheveux roux.
    Elle était nue quand il me la présenta et je notais certains signes que je trouvais étrange.
    Des rayures sur l'intérieur des jambes, une difficulté à garder les jambes ouvertes, on aurait dit que son esprit se battait contre son corps.
    Elle avait aussi des marques plus visibles sur les poignets et les chevilles, dues au port prolongé de bracelets en métal surement.
    Elle gardait la tête baissée en permanence, de peur peut être.
    Nous avons passé une soirée, comme d'habitude, à parler, mais cette fois nous étions accompagnés par Léa qui restait immobile, la tête baissée et les jambes écartées.
    Je l'observais. Il le savait et le voulait.
    Quelques semaines plus tard, il m'invita à une soirée qu'il disait "particulière". Je m'attendais à tout, sauf à ça.

    Je suis là devant sa porte, il m'accueille comme d'habitude et m'offre un verre après quinze minutes de bavardage et m'invite à le suivre.
    Je le suis jusqu'à sa salle de jeu où je vois Léa, attachée sur une sorte de meuble.
    Elle avait le dos collé à la paroi, les poignets tirés en arrière, les jambes écartées, les chevilles liées en bas.
    Elle avait les yeux bandés et la bouche emprisonnée dans un ball gag.
    Il m'invita à l'observer, ce que je fis. Les rayures à l'intérieur des jambes et maintenant sur tout le corps et les bras, étaient bien plus rouges et fraiches.
    Je voyais une tache d'encre humide à l'extrémité de son bandeau mais l'horreur était de voir quelques gouttes de sang tomber de sa chatte et quelque unes étalées sur le coté.
    J'étais très surpris de voir ça, comme si elle avait était forcée.
    Alors, il m'invita à la prendre. Comme je le regardais d'un air surpris et horrifié, il insista. Je ne bougeais pas et il se répéta en ajoutant "esclave" en me désignant.
    Je tournais lentement la tête et je suis parti vers elle pour commencer à la détacher.
    Il fût très surpris et tenta de m'en empêcher. Je le repoussais une fois, deux fois et elle était libre.
    Je me tournais vers lui, alors il me pria de le suivre. Il m'ouvrit la porte en grand m'invitant à quitter ses lieux. Je ne bougeais pas.
    J'appelais Léa pour qu'elle me suive, elle arriva et se colla à moi.
    Philippe était très énervé et tenta de la prendre par la force.
    Je le propulsais au plus loin que je le pouvais, partant, avec Léa, le plus vite possible. Il nous rattrapa car elle avait plusieure fois trébuché dans sa course.
    Il me sauta dessus et me cogna, j'étais au sol et lui par dessus, j'essayais de riposter. Le sang commençait à tacher le bitume. Je réussi à mettre mes jambes sous lui et le propulsais loin de moi pour me ruer sur lui.
    Dans une rage folle, je le cognais jusqu'à ce qu'il perde connaissance.
    Léa rentra avec moi.
    Elle était jeune et, voulant découvrir le B.D.S.M., s'était soumise à Philipe.
    Elle n'osait pas le quitter car elle croyait que c'était là son destin.
    J'ai décidé de la guider vers une voie qui me paraissait être ce qu'elle voulait et l'épanouirait.

    Je suis devenu Maître en la prenant sous mon aile.
    Je l'ai guidé et j'y ai trouvé beaucoup de plaisir. Enfin, j'étais moi.

    Je ne dis pas que ma manière de faire a été très correcte mais je suis heureux du résultat.

    Mon exemple se termine ici. Voici comment je suis devenu moi.
    Lea et moi avons eu une relation qui dura 2 ans.

    J'espère que mon expérience pourra vous aider sur votre chemin et, si vous avez besoin de détails, peut être qu'un jour vous me rencontrerez et oserez me les demander.

    Bien à vous et dans votre quête,

    Dragan Klata

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